On appelle réfugiés climatiques, l’ensemble des personnes qui doivent quitter leur maison ou quitter leur terre à cause de dégradations de leur environnement qui sont liées aux changements climatiques.
Cela peut viser des dégradations de l’environnement très différentes et très diverses.
Par exemple, il y a évidemment la hausse du niveau des mers qui va faire qu’énormément de gens qui habitent sur les côtes ou sur de petites îles, vont devoir déménager de façon permanente, se replier à l’intérieur des terres. Il y a aussi la dégradation des sols qui est notamment liée à la baisse des précipitations qui fait que beaucoup de familles qui tirent leur revenu de l’agriculture doivent envoyer à la ville, un fils dans l’espoir qu’il trouve un boulot et qu’il puisse leur envoyer une partie de ses revenus.
Et puis, évidemment, il y a les catastrophes qui sont liées au climat, les inondations, les sécheresses, les ouragans, les glissements de terrain. Chaque année, ces catastrophes liées au climat déplacent davantage de personnes que de personnes déplacées par des guerres ou par des violences.
Et donc, alors qu’on parle souvent de réfugiés climatiques comme un risque qui pourrait se produire dans un futur lointain, c’est déjà une réalité présente aujourd’hui et déjà aujourd’hui, des millions de personnes sont déplacées chaque année en raison de dégradations de leur environnement.
Elles sont déplacées selon des modes très différents. Certains vont et viennent entre la campagne et la ville. Certains doivent partir dans l’urgence et ne reviendront plus. D’autres au contraire, peuvent décider de partir, ce qui est aussi, pour eux, une façon de pouvoir s’adapter aux impacts du changement climatique.
Mais en réalité, les motifs de migrations aujourd’hui sont très liés les uns aux autres et s’influencent mutuellement. Et donc plutôt que de faire des réfugiés climatiques, une catégorie spécifique, qui d’ailleurs n’aurait pas beaucoup de sens puisque ces personnes ne sont pas des réfugiés dans le droit international et que la plupart migrent à l’intérieur des frontières de leur pays, et souvent sur de courtes distances. Plutôt donc que d’en faire une catégorie spécifique, je pense qu’il est plus intéressant d’essayer de comprendre aujourd’hui, comment le changement climatique influence les motifs de migration, que ces motifs soient économiques ou politiques. Par exemple, beaucoup de gens tirent leurs revenus de l’agriculture, ça veut dire que les motifs économiques et environnementaux en réalité ce sont les mêmes.
De la même manière, l’environnement peut engendrer des crises politiques ou des tensions, et là encore, on voit que les motifs environnementaux et politiques s’influencent mutuellement.
En réalité, plutôt que de faire une catégorie séparée de réfugiés climatiques, je pense qu’il serait plus intéressant d’essayer de voir de quelles manières le changement climatique va transformer les comportements et les dynamiques de migrations.