Qu’est ce qu’un “visa Schengen”
Commençons par rappeler ce qu’est un visa. Lorsque vous partez en voyage, certains pays exigent que vous disposiez d’une autorisation pour pouvoir entrer et séjourner sur leur territoire. Les services diplomatiques du pays vous délivrent alors un document officiel, sous forme de vignette, à apposer sur votre passeport.
Le terme « Schengen » désigne l’espace auquel vous avez accès une fois muni de votre visa.
À la différence d’un visa classique, le visa Schengen permet à son détenteur d’entrer et de circuler librement au sein des 26 États de la zone, comprenant la plupart des Etats membres de l’Union européenne (à l’exception du Royaume-Unis, de l’Irland, de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Croatie) et ceux de l’Association européenne de libre-échange (Suisse, Norvège, Liechtenstein et Islande).
L’espace Schengen représente la plus grande zone du monde dans laquelle on peut voyager librement, sans passeport.
Le visa Schengen permet à un étranger de séjourner et de se déplacer dans tous les pays de cette zone, mais seulement pour une période maximale de 90 jours.
Dans quel but ? Un voyage touristique, professionnel, une visite à un proche, un évènement culturel ou sportif, un transit, une visite officielle ou encore des raisons médicales.
Tous ces motifs sont valables pourvu que la durée envisagée ne dépasse pas trois mois.
Les visas Schengen, qui donnent droit à des séjours de courte durée, sont régis par le droit européen. Un code européen des visas, adopté en 2009 et récemment révisé, fixe ainsi les procédures et conditions de délivrance applicables à ce type de visas.
Au contraire, les séjours de plus de trois mois sont régis par le droit national de chaque État.
Parce qu’il permet à son titulaire de voyager librement au sein de nombreux pays, le visa Schengen est très fortement demandé.
En 2018, 14,3 millions de visas Schengen ont été délivrés, dont 25% d’entre eux pour la France.
Cela étant, tous les étrangers n’ont pas nécessairement besoin d’un visa pour entrer en Europe : certains viennent en effet de pays qui ont bénéficié d’une exemption de visa Schengen. Ces pays figurent sur une liste annexée à un règlement européen. Ainsi, les ressortissants albanais, canadiens, colombiens, mexicains, ou encore argentins n’ont pas besoin de visa pour entrer dans l’espace Schengen.
Au contraire, les ressortissants des pays qui figurent sur la liste des pays soumis à visa : afghans, arméniens, saoudiens, russes, chinois, algériens, etc., doivent impérativement être munis d’un visa pour accéder au territoire européen.
L’élaboration de ces listes se fait au cas par cas et sur base de plusieurs critères liés, entre autres, au risque d’immigration irrégulière.
Certains de ces pays bénéficient toutefois, en vertu d’accords européens, de facilitations de délivrance de visas. Il s’agit de simplifications administratives concédées à tous ou à certaines catégories de ressortissants de pays tiers.
Ces accords s’accompagnent généralement de la négociation, en parallèle, d’accords de réadmission, destinés à faciliter le retour, dans leurs pays d’origine, des ressortissants en situation irrégulière.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la politique européenne des visas comporte une véritable dimension stratégique. Elle contribue à renforcer l’attractivité de l’Europe, stimule l’investissement et favorise la croissance économique. Elle donne également une indication sur la nature des relations politiques, diplomatiques ou commerciales, qu’entretient l’Union avec ses partenaires.
Le niveau de coopération d’un pays tiers en matière de réadmission, par exemple, est ainsi fortement pris en compte. Des ajustements dans la délivrance de visas Schengen peuvent désormais avoir lieu jusqu’à ce que l’état de la coopération s’améliore.
La politique des visas fait alors office de levier.